Le stress, un facteur aggravant chez les allergiques

April 30, 2020 0 By HearthstoneYarns

Le stress peut déclencher ou aggraver les phénomènes allergiques et jouer un rôle dès les tout premiers mois de la vie, voire in utero, selon des allergologues réunis mercredi à Paris au 8ème Congrès francophone d’allergologie.

Le stress aggrave les allergies.

C’est un levier de la pathologie qui passe souvent inaperçu, mais qui va avoir des conséquences sur le déclenchement comme sur l’aggravation des

allergies“, résume le Dr Nhan Pham-Thi, allergologue et pneumopédiatre à l’hôpital Necker à Paris.Le nombre d’allergiques a doublé ces 20 dernières années, la maladie touchant désormais 10 à 12 % des enfants et des adolescents et 7 % des adultes en France. La maladie apparait sur un terrain génétique et généralement avant l’âge de 5 ans, selon le Dr Anne Tsicopoulos, responsable du Conseil scientifique du Congrès qui précise qu’une soixantaine d’enfants meurent d’une crise d’

asthme chaque année en France.Le rôle du

stress commence à être bien connu. “Plus son intervention est précoce dans l’enfance, plus son action est chronique, plus elle va être déterminante sur l’intensité et la durée des allergies“, précise le Dr Pham-Thi. Diverses études ont ainsi montré que la future maman exposée au stress pendant la grossesse avait plus de chances d’avoir un bébé allergique.Un effet dès avant la naissance“Le futur bébé va déjà déclencher des phénomènes qui vont provoquer une allergie plus tard en agissant sur le système immunitaire“, explique le Dr Pham-Thi.Une étude effectuée sur des enfants asthmatiques en France en 2008 a permis d’établir “un lien très fort“ entre l’asthme de l’enfant et la

dépression observée chez la mère avant la naissance “liée à un environnement stressant“, indique de son côté le Dr Jocelyne Just, pédiatre et pneumoallergoloque à l’Hôpital Trousseau à Paris.Véritable mal du siècle, le stress est un phénomène d’adaptation à un environnement hostile qui se traduit par une réaction générale de l’organisme. Il peut être aigu (quelques jours) ou chronique et aboutir à des modifications des réponses immunitaires, inflammatoires ou hormonales qui peuvent être très différentes d’une personne à l’autre.L’action du stress sur les maladies allergiques – qu’elles soient respiratoires,

dermatologiques ou

digestives – est tout aussi variable. Le Dr Pham-Thi cite le cas des “accidents alimentaires“ où le stress aigu a pu jouer un rôle important chez les enfants, lié par exemple à un divorce ou à un décès alors que le stress chronique risque d’exacerber l’asthme, l’

eczéma et les

rhinites allergiques.Une étude sur plus de 10 000 étudiants finlandais a conclu en 2002 que le stress pouvait favoriser les manifestations d’asthme et de rhino-conjonctivite allergique. “L’allergie va à son tour aggraver l’état de stress chronique et les deux pathologies vont s’entretenir mutuellement“ relève le Dr Pham-Thi qui s’est penché sur les étudiants français.Mais a contrario, il est possible de lutter contre les allergies en réduisant le stress. Selon une étude japonaise, des activités relaxantes pendant 30 minutes comme écouter de la musique classique, rire ou s’embrasser ont réussi à modifier le comportement des cellules immunitaires de patients allergiques et réduire les réactions allergiques. “Il est capital de prendre en charge la notion de stress à tous les niveaux de la maladie allergique, qu’il s’agisse de prévention, des programmes d’éviction, des traitements de désensibilisation ou encore de la conduite à tenir en cas d’aggravation“, conclut le Dr Pham-Thi.AFP/RelaxnewsSource : 8ème Congrès francophone d’allergologie, Paris, 17 au 20 avril 2013.